Le cinéma de Sam Peckinpah
Editions LettMotif
2022
300 pages
En 1969, cinéaste inconnu du grand public mais déjà réputé dans le milieu pour son esprit rebelle aux injonctions des producteurs, il bouleversa le western, genre populaire sur le déclin de plus en plus voué aux parodies italo-ibériques, avec The Wild Bunch. Peckinpah ne révolutionnait pas les thèmes mais le regard sur la mythologie de l’Ouest – déjà renouvelé par les westerns “crépusculaires” – et l’expression d’un des éléments essentiels du genre : la violence.
Héritier et dissident, conservateur et libertaire, nostalgique de la tradition et dynamiteur de légendes, Sam Peckinpah a été tout cela en trente années d’une carrière commencée comme scénariste, producteur, réalisateur à la télévision et achevée dans l’anonymat de la réalisation de clips vidéo. En 1969, cinéaste inconnu du grand public mais déjà réputé dans le milieu pour son esprit rebelle aux injonctions des producteurs, il bouleversa le western, genre populaire sur le déclin de plus en plus voué aux parodies italo-ibériques, avec The Wild Bunch. Peckinpah ne révolutionnait pas les thèmes mais le regard sur la mythologie de l’Ouest – déjà renouvelé par les westerns “crépusculaires” – et l’expression d’un des éléments essentiels du genre : la violence. En lui donnant, par la virtuosité du montage, une expression graphique inédite – Bonnie and Clyde, deux ans auparavant, avait adroitement reculé les limites –, Sam devint, un peu malgré lui, “Bloody Sam”, chantre de l’hyper violence, ce que semblait confirmer, deux ans plus tard, Straw Dogs. Rarement plébiscité par le grand public (The Getaway, The Killer Elite, Convoy), discuté par la critique, Sam Peckinpah est aujourd’hui un auteur culte pour nombre de cinéphiles. Quatorze longs-métrages témoignent de la force et de la cohérence de son œuvre que des “problèmes personnels” et une inadaptation aux contraintes de l’art-industrie du cinéma rendent inégale mais toujours passionnante et dont l’influence est reconnue, de Martin Scorsese à Quentin Tarantino en passant par John Woo, Kathryn Bigelow… et bien d’autres.
Alain Cresciucci est l’auteur d’ouvrages sur Céline et sur les auteurs négligés par l’institution universitaire. Il a également donné, durant plusieurs années, des cours sur l’adaptation et les rapports de la littérature et du cinéma.
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